Un Trésor inestimable

Le Père de Montfort n'est pas un théologien de métier ni un spécialiste de la spiritualité. C'est avant tout un missionnaire qui met tout son coeur à évangéliser le petit peuple et sait lui transmettre son expérience spirituelle. Comme ¡l le dit, avec une attention particulière, pour le vrai dévot de Notre-Dame : c'est afin qu'il ne soit plus si rare que j'ai mis la plume à la main pour écrire sur le papier ce que j'ai enseigné avec fruit en public et en particulier dans mes missions pendant bien des années .
Telle est l'origine de ses écrits spirituels à propos desquels une Marthe Robín confiera un jour a l'un de ses retraitants: le Père de Montfort ne savait ce qu'il écrivait quand il rédigeait son Traité de la Vraie Dévotion ... il aurait été trop fier : Il écrivait directement sous la dictée du Saint-Esprit.

L'AMOUR DE LA SAGESSE ETERNELLE

C'est un livre capital qui met Jésus Sagesse au cœur de la réflexion et de la vie de tous les jours." Il nous livre dans son ensemble la spiritualité montfortaine et nous donne une idée plus exacte et plus compréhensive de la Vraie Dévotion à Marie. Il nous met en contact permanent avec la fin à acquérir et avec l'ascèse tout évangélique pour vivre en véritable esclave de Jésus par Marie". Le 16ème chapitre de ce livre cite quatre moyens pour obtenir la Sagesse : un désir ardent, la prière continuelle, la mortification universelle, une tendre et véritable dévotion à la Sainte Vierge. Ce point sera magnifiquement développé dans le Traité de la Vraie Dévotion.
En résumé, l'essentiel sera donc : Savoir Jésus-Christ, c'est assez savoir. Que sert-il à un tireur de flèches de savoir tirer dans les côtés du blanc où il vise, s'il ne sait pas tirer droit dedans ? De quoi nous serviront toutes les autres sciences nécessaires au salut si nous ne savons celles de Jésus-Christ, qui est l'unique nécessaire et le centre où toutes doivent aboutir ? (ASE 11-12).

LE TRAITE DE LA VRAIE DEVOTION

Le Traité de la Vraie Dévotion prend le relais: Jésus-Christ narre Sauveur, vrai Dieu et vrai homme, doit être la fin dernière de toutes nos autres dévotions : autrement elles seraient fausses et trompeuses.
Jésus est notre unique maître, notre unique chef, notre unique modèle, notre unique médecin, notre unique pasteur, notre unique voie, notre unique vérité, notre unique vie... notre unique tout en toutes choses qui doit nous suffire...
La Vierge Marie est le moyen privilégié que la providence nous donne pour trouver Jésus-Christ parfaitement et l'aimer tendrement et le servir fidèlement. (VD 62).
C'est dans ce sens que l'on peut affirmer que plus une âme sera consacrée a Marie, plus elle le sera à Jésus-Christ.
Aussi nous affirmons avec St Louis-Marie que :
cette dévotion pouvait fort bien erre appelée une parfaite rénovation des voeux ou promesses du saint baptême

LE SECRET DE MARIE

Le Secret de Marie constitue un bref exposé du thème développé dans le Traité de la Vraie. Dévotion. C'est en quelque sorte un résumé. La première édition du secret de Marie a été faite en 1868. Actuellement, quatre cents éditions existent dans une trentaine de langues. Le titre de cet ouvrage n'est pas de St Louis-Marie de Monttort. Il est dû aux éditeurs qui ont repris un terme de l'auteur : Heureuse et mille fois heureuse est l'âme ici-bas, à qui le Saint-Esprit révèle le Secret de Marie pour le faire connaître (SM 20)

LE SECRET ADMIRABLE DU TRÈS ST ROSAIRE

Pour assurer les fruits de la mission et en prolonger les effets, le P. de Montfort fait confiance a la récitation du chapelet et à l'inscription dans la Confrérie du Rosaire. Dans Le Secret Admirable du Très St Rosaire, il développe ce qu'il appelle lui-même une pratique extérieure de dévotion mariale. Ce petit livre est un des moins personnels du P. de Monttort qui multiplie les emprunts à d'autres auteurs. Pour le missionnaire, le Rosaire est un moyen admirable pour trouver Marie, au point qu'à certains jours, il va refuser de retourner dans la paroisse de Vallet où il a connu un grand succès quelques années plus tôt: Non, non, dit-il: ils ont quitté mon chapelet! les paroissiens en furent mortifiés; mais ils comprirent la leçon, et reprirent la récitation du rosaire.

LES CANTIQUES

Les 'Oeuvres Complètes" mentionnent 164 cantiques qui traitent les sujets les plus divers. Montfort est un missionnaire-chansonnier. Il avait saisi l'importance irremplaçable du chant pour préparer ou prolonger dans le coeur des gens simples l'enseignement des grandes vérités de notre foi: la Très Sainte Trinité, Jésus-Hostie, La Croix, Le Sacré Coeur, La Très Sainte Vierge, les Vertus Chrétiennes... On peut être surpris des airs sur lesquels ils se chantent :
Paie chopine ma voisine, vive les gueux, un chapeau de paille... L'auteur s'adresse aux petites gens qui connaissent ces chansons populaires. Sur ces airs, le P. de Monttort offre une catéchèse aux plus humbles qui ne savent pas lire mais qui pourront mémoriser ce que les autres apprennent dans les livres.

LETTRES

Bien que les 34 lettres publiées dans les "Oeuvres Complètes" ne soient qu'une partie minime de la correspondance de St Louis-Marie, elles sont précieuses pour nous faire comprendre : l'importance de certains sujets, par exemple la Croix (cf. L. 15, 16) ; le sens profond de ses relations spirituelles, par exemple avec Marie-Louise de Jésus. Il en ressort pour nous une intelligence plus profonde de son tempérament et de sa personnalité.
A Marie-Louise Trichet: Vous faites, il est vrai, de grands biens dans votre pays, mais vous en ferez de bien plus grands dans un pays étranger... Je sais que vous aurez des difficultés à vaincre ; mais il faut qu'une entreprise aussi glorieuse à Dieu et aussi salutaire au prochain sort parsemée d'épines et de croix. Et si on ne hasarde quelque chose pour Dieu, on ne fait rien de grand pour lui (lettre 27).

LETTRE AUX AMIS DE LA CROIX

Le thème de la Croix est chez Monttort un des plus accusés. Il se présente en plusieurs variations : cf. ASE (133-180) ; C (11, 13, 19), Sermons (p.101-104); Les Lettres portent souvent en exergue : Vive Jésus Vive sa Croix ! Dans les associations des amis de la Croix, Monttort voit un des moyens importants pour perpétuer les fruits de la mission.
Faites profit, et même davantage, des petites souffrances que des grandes. Dieu ne regarde pas tant la souffrance que la manière avec laquelle on souffre. Souffrir beaucoup et souffrir mal, c'est souffrir en damné ; souffrir beaucoup et avec courage, mais pour une mauvaise cause, c'est souffrir en martyr du démon ; souffrir peu ou beaucoup et souffrir pour Dieu, c'est souffrir en saint... (L.A. C. 49).