Pontchâteau - Visite du site (RISL)


5. LA SCALA SANTA

Monument imposant et majestueux, de proportions harmonieuses, dans un style classique. Il fut le premier à être construit (1890) après la restauration du Calvaire. Son architecte Monsieur Friboulet et le sculpteur des hauts et bas reliefs, Monsieur Vallet, sont nantais.

La construction doit son nom (scala) aux 28 marches de marbre qui conduisaient au Prétoire de Pilate, et que Jésus a dû gravir pour comparaître devant le gouverneur romain (l’escalier central). La ‘scala santa’ originale aurait été transportée et refaite à Rome au début du IVe siècle. Comme à Rome, par respect on peut le monter à genoux. Le monument mesure 21 mètres de façade, sur 16 m de hauteur.

Au-dessus de la balustrade qui couronne le monument se dressent six anges de 1, 80 m, et arborant chacun un instrument de la passion. Au sommet du fronton : la Croix.

1. Le premier à gauche brandit la lance qui perça le côté de Jésus.
2. Le second porte une épée, celle que prophétisa le vieillard Siméon à Marie : « Une épée te transpercera le cœur. »
3. Le troisième tient la couronne d’épines.
4. Le quatrième nous montre les trois clous.
5. Le cinquième tient un bocal de boisson vinaigrée.
6. Le sixième : l’écriteau: « INRI », Jésus, Nazaréen, Roi des Juifs. 

Ici commence la voie douloureuse du Seigneur Jésus. C’est la première station du chemin de Croix : Jésus est condamné à mort.

Le chapelet médite deux des mystères douloureux: la flagellation,le couronnement d’épines,  et un mystère lumineux : la transfiguration du Seigneur, représenté dans la dernière arcade.

1 - Jésus devant Pilate (année 1911)
Jésus est debout, mains liées devant Pilate, procurateur  nommé par les romains qui occupent le pays. Jésus écoute en silence les accusations portées contre lui.

Le magistrat est perplexe. Il sent qu’il a devant lui un accusé qui n’est pas ordinaire. Par ailleurs les récriminations passionnées des juifs l’impressionnent. Il cherche non pas la voie droite de la justice, mais le faux-fuyant qui lui permettra de sortir de cette affaire, sans trop se compromettre.

En  Haut : Au jugement du Christ sur la terre correspond la scène du Jugement à la fin des temps. Des anges sonnent de la trompette au dernier jour. Au sommet le Christ arrive sur les nuées, sa croix en main. D’autres anges l’accompagnent et portent les balances de la justice et le grand livre où tout est écrit. D’autres portent les instruments de la passion : couronne d’épines, lance, éponge, écriteau, clous, marteau, échelle.

2 – La flagellation (1911)
Tout condamné supplicié de la croix était auparavant flagellé. Pilate fit flageller Jésus pour essayer de lui éviter la crucifixion.

L’attitude des témoins est tout à fait remarquable. L’auteur a voulu représenter les divers péchés capitaux : l’orgueil, l’avarice, l’envie, la luxure, la gourmandise, la colère et la paresse.

En Haut : Trois anges établissent une transition entre la terre et le ciel. Leurs visages reflètent une douloureuse compassion. Ils voudraient arrêter le bras des bourreaux et protéger la divine victime.

Puis il y a la Cour céleste : Dieu le Père est assis sur un trône. L’Esprit Saint plane. La place du Fils est vide. Autour du trône, d’innombrables anges supplient l’Éternel de délivrer son Fils, et attendent l’ordre de châtier les bourreaux. 

3 – Jésus est condamné à mort (1919)
Pilate a tout essayé : la flagellation de l’accusé, le choix de libérer Jésus ou Barrabas. Le peuple excité par les prêtres et les anciens exige la crucifixion. Alors Pilate se lave les mains : « Je suis innocent du sang de ce juste. » Jésus, les yeux levés au ciel, regarde la croix qui lui vient d’en Haut, et accepte le sacrifice qui lui est demandé en expiation des péchés du monde.

En Haut : La Croix est apportée par les anges. L’artiste s’est inspiré du père de Montfort pour qui le Christ a accepté lucidement la croix. Il l’a désirée d’un grand désir et l’a finalement aimée et épousée. La croix était pour lui un grand cri d’amour de la part du Seigneur : « Dieu t’aime ».

 

 

4 – Le couronnement d’épines (1908)
Jésus est assis sur un fût de colonne, jouet misérable de la soldatesque. On l’a déguisé en roi, comme pour une comédie : manteau rouge, couronne d’épines enfoncées sur la tête à coups de bâtons…On s’incline : « Salut, roi des juifs ! »En Haut : Au-dessus, c’est la scène de gloire : le Christ au milieu des anges en adoration. Dans une perspective allant à l’infini, on les devine innombrables, balançant leurs encensoirs. Entre les deux scènes, sur une banderole, on lit : « Oportet illum regnare » (Il faut qu’il règne).

A remarquer : contrairement à la flagellation, tous les personnages regardent vers le Christ.

 

 

5  - Ecce homo (Voici l’homme) (1909)
 Pilate montre à la foule Jésus, les mains ligotées, le front couronné d’épines, un manteau dérisoire sur les épaules. Un Pilate sans caractère, qui cherche à relâcher Jésus, mais qui, en définitive, cède devant les vociférations de la foule : « Crucifie-le ! Crucifie-le ».En Haut : Au-dessus de cette scène avilissante, le Christ sur le Thabor : la Transfiguration (Mat. 17/1 et ss.). « Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les emmène à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière. Et voici que leur apparurent Moïse et Elie, qui s’entretenaient avec lui…Et voici qu’une nuée lumineuse les prit sous son ombre, et qu’une voix disait de la nuée: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur ; écoutez-le. »

 

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Remarquons à chaque extrémité du monument les deux croix en verrière : Au levant celle à dominante bleue dédiée à la Vierge Marie,

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et au couchant celle à dominante rouge et ocre jaune dédiée à Jésus le Christ ;

 

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Nous remarquerons sur notre gauche un petit monument dédié à Notre Dame de la Compassion; une statue de la Vierge sculptée par M. Horch pour l’année mariale 1988, Marie, le visage douloureux tourné vers le lieu de la condamnation de son fils.

A une trentaine de pas sur notre gauche, il y a la fontaine du père de Montfort, fontaine auprès de laquelle se réunissaient les travailleurs pour prendre leur repas