ITINÉRAIRE
DU PÈLERIN au CALVAIRE DE PONT-CHÂTEAU
On a
souvent dit que les Cathédrales -Chartres ou Paris par exemple-
c'était la Bible mise a la portée des petits.
Un Haut lieu de Relecture de l'Evangile, c'est aussi ce que veut être,
depuis sa fondation en 1709, le Calvaire de Pont-Château. Sur
cette Lande de la Madeleine, ou vous vous trouvez, un Saint est passé,
il y a bientôt 280 ans : Saint Louis-Marie de Montfort. A travers
les évocations de Bethléem, de Nazareth et de Jérusalem,
qui nous situent d'emblée au coeur de la Palestine de Jésus,
il a édifié sur cette Lande deux grands thèmes
de contemplation et de prière : la Croix et le Rosaire.
D'où
que vous arriviez, prenez comme point de départ le Temple de
Jérusalem, vaste construction mi-forteresse mi-palais oriental,
que vous découvrez à 50 mètres de la route.
A partir de là, vous pouvez commencer votre visite en allant
prier le Christ présent au Tabernacle de la Chapelle du Pèlerinage.
Revenez
vers le Temple. Vous voyez la toute proche, une maison à toit
plat et en briques brunes: c'est Nazareth. Cet édifice est
la reproduction de la " Santa Casa " de Lorette, la Maison
de la Vierge Marie selon une pieuse tradition. Deux charmantes figures
y rappellent le Mystère de l'Annonciation: l'Ange Gabriel vient
dire à Marie qu'elle sera la Mère de Dieu, si du moins
elle y consent. A droite, à l'intérieur, une baie s'ouvre
sur l'atelier du charpentier Joseph.
En
sortant, vous vous retrouvez devant la masse imposante du Temple.
Pénétrez dans la cour intérieure : au fond de
cette cour, un vaste Parvis, orné de belles peintures murales
représentant les principaux événements de la
vie de Jésus à Jérusalem : Jésus présenté
au Temple 40 jours après sa naissance ; Jésus au milieu
des docteurs, à l'age de 12 ans ; Jésus chassant les
vendeurs du Temple; Jésus entrant triomphalement à Jérusalem
quelques jours avant sa Passion... Puis, à la sortie du Temple,
sous le portique de sa façade sud, admirez la fresque représentant
le Couronnement de la Vierge Marie dans le ciel.
Un peu plus bas, la " Nouvelle Visitation" avec les fresques
représentant l'annonce à Zacharie de la naissance de
son fils Jean-Baptiste, la visite de Marie à sa cousine Elisabeth,
la naissance de Jean-Baptiste, le Baptême de Jésus par
Jean dans le Jourdain, et enfin la mort de Jean-Baptiste dans la prison
du roi Hérode.
Aussitôt à votre gauche, derrière le Temple, vous
découvrez une maison orientale avec dôme: c'est l'ancienne
maison de la " Visitation ".
Descendez
maintenant jusqu'a la Scala Sancta, magnifique monument, ou cinq hauts-reliefs
imposants représentent les premières scènes de
la Passion. L'escalier du milieu rappelle la " Scala Sancta"
de Jérusalem, c'est-à-dire l'escalier que Jésus
monta pour se rendre chez Pilate. Par respect et si on le peut, on
le monte à genoux. Dans l'ordre, à partir de la gauche
les hauts-reliefs représentent les scènes suivantes
:
1. Jésus comparait devant Pilate ;
2. Jésus est flagellé ;
4. Jésus est couronné d'épines et tourné
en dérision par les soldats ;
5. Jésus est présenté a la foule par Pilate qui
déclare : " Voila l'homme ! ".
Et
le tableau du milieu, la condamnation de Jésus à mort
par Pilate qui se lave les mains, c'est exactement la première
Station du Chemin de la Croix. Dans ces hauts-reliefs, contrastant
avec la majesté et la dignité de Jésus, l'artiste
a voulu exprimer la malice humaine sous toutes ses formes; celle des
Juifs, cène des hommes...
Depuis la Scala Sancta jusqu'au Calvaire, la " Voie Douloureuse
" suit le tracé du Chemin de la Croix de Jérusalem.
En le parcourant, vous ferez le même chemin que Jésus
chargé de sa croix, depuis le palais de Pilate jusqu'au Golgotha,
soit environ 600 mètres.
Après
la cinquième Station, à votre gauche, une grotte. C'est
Bethléem, c'est " Noël ", comme l'indique le
petit vitrail de l'intérieur. Un groupe sculpté y évoque
la Vierge Marie dans son rôle maternel : allaitant l'enfant
Jésus sous le regard aimant de saint Joseph.
Non loin de cette grotte, un peu plus haut, un monument cubique: c'est
le Cénacle. Ici encore, les fresques reproduisent les épisodes
évangéliques qui ont eu lieu dans cette " Chambre
Haute" comme on l'appelait: l'Institution de l'Eucharistie, l'apparition
de Jésus à Thomas, la descente du Saint-Esprit sur la
Vierge et les Apôtres dix jours après l'Ascension. Et
un petit tableau, sous l'autel, représente Jésus en
train de laver les pieds de ses disciples au soir du Jeudi-Saint.
Vous
reprenez maintenant la " Voie Douloureuse " qui vous conduit
jusqu'au Calvaire; et au passage, vous saluez la belle statue du Sacré-Coeur
qui semble accueillir inlassablement les visiteurs à leur arrivée...
Presque
au sommet de la butte du Calvaire, vous trouvez la Grotte d'Adam.
Une légende dit que la Croix de Jésus fut plantée
sur la Colline à l'endroit où Adam avait été
enterré. Mais, au-delà de cette légende, il y
a une vérité profonde: Jésus est le " Nouvel
Adam " venu rendre la Vie perdue par le premier Adam.
Montons maintenant jusqu'au sommet du Calvaire, et contemplons d'abord
le magnifique panorama qui nous entoure: Besné, Donges et ses
raffineries, Saint-Nazaire, avec les énormes grues du port,
et le fameux pont de Mindin, de 3,400 Km de long, puis Guérande
et sa Collégiale, Saint-Lyphard, et les 15 autres clochers
que l'on découvre par temps clair, au-dessus des marais de
la Grande-Brière. Et après avoir admiré cette
belle nature, tournons-nous vers Jésus, dépouillé
de ses vêtements, cloué à la croix puis "
élevé de terre pour attirer tout à lui ",
en présence des juifs, des soldats romains, mais aussi sous
le regard de la Vierge, de Jean, et de Marie-Madeleine.
Nous descendons en contournant le Calvaire, et nous trouvons, en bas,
la treizième et la quatorzième station. Puis, tout près,
le Sépulcre qui représente assez exactement celui que
Joseph d'Arimathie avait offert pour ensevelir Jésus. A la
porte, la grosse pierre ronde que l'on roulait pour en fermer l'entrée.
Juste
au-dessus du Sépulcre, Jésus ressuscite, tandis que
les gardes effrayés se protègent les yeux... .
Repassez
maintenant devant la Butte du Calvaire, et rendez-vous jusqu'à
la " Vielle Chapelle" où vous pourrez vénérer
le beau Christ en bois, sculpté par un artisan de Saint-Brieuc
en 1707 avec l'aide du Père de Montfort lui-même (1).
Et maintenant, pour achever votre visite, il ne vous reste plus qu'à
retourner près de la Statue du Sacré-Coeur ; et devant
vous, vous trouverez une allée vaste et ombragée, qui
vous conduira jusqu'au " Moulin du Père de Montfort "
servant de piédestal à sa statue de prédicateur
populaire (2). Puis vous continuez
jusqu'au magnifique groupe représentant l'Ascension (3)
et enfin, jusqu'à l'Assomption (4)
- et la Grotte toute proche de l'Agonie (5).
1
L'HISTOIRE
du CALVAIRE DE PONT-CHATEAU
LE LIEU
La Lande de la Madeleine était, depuis toujours sans doute, une
terre inculte, qui servait de pâture commune aux troupeaux des
habitants voisins. Quelques chaumières seulement étaient
disséminées aux alentours. Dans la forêt toute
proche, il y avait eu jadis une léproserie, dont l'emplacement
exact semble ignoré; et, à la lisière de la forêt,
une petite chapelle était depuis longtemps dédiée
à Sainte Marie-Madeleine.
A quelques centaines de mètres en allant vers Crossac, un menhir,
de sept mètres de haut, dénommé " le Fuseau
de la Madeleine ", se dresse encore, témoin muet d'un passé
lointain et mystérieux.
Or, un jour de Janvier 1673, les habitants des environs furent spectateurs
d'un prodige extraordinaire. Des croix lumineuses escortées de
magnifiques étendards, apparurent dans le ciel, sur le point
culminant de la Lande. Un bruit terrible se fit entendre au moment de
l'apparition, et les troupeaux qui paissaient là s'enfuirent
jusqu'à leurs étables. Mais bientôt, et pendant
près d'une heure, lui succédèrent des chants mélodieux
" qu'on aurait dit exécutés par des milliers de voix
célestes "
Coïncidence? Ce jour-là même, A cent kilomètres
de là, à Montfort-la-Cane, alors du diocèse de
Saint-Malo, naissait celui que Saint Vincent Ferrier, prêchant
dans la région, avait annoncé deux siècles et
demi plus tôt, Louis-Marie Grignion, que l'on appellera communément
" Le Père de Montfort " parce qu'il a voulu, très
vite, remplacer son nom de famille par le nom du lieu de son baptême.
L'HOMME
(2)
Et voilà que 36 ans plus tard, le Père de Montfort, conduit
par la Providence, se trouvait engagé dans une longue série
de missions paroissiales au pays nantais. Il avait d'abord évangélisé
les habitants des vignobles au Sud de la Loire. Maintenant, de mois
en mois, il progressait au Nord-Ouest de Nantes.
Du printemps à l'automne 1709, il prêcha cinq missions
dans la région de Pont-Château : Campbon, où il
arriva le mercredi des Cendres 13 Février, puis Besné,
Pont-Château, Crossac, et Missillac. On note partout que les paroissiens
étaient enthousiastes, souvent plus que leurs prêtres,
dont certains se contentaient d'être les chapelains des Seigneurs
du lieu. Et sa prédication exigeante lui a sûrement suscité,
dans ce milieu seigneurial, bien des ennemis. Rien d'étonnant...
s'il chantait ou faisait chanter des cantiques tels que celui-ci, composé
justement lors de la mission de Campbon :
"Soupirons, gémissons, pleurons amèrement,
On délaisse Jésus au Très Saint Sacrement!
Tout reluit chez Monsieur, il est très bien meublé,
L'église est dans l'oubli, l'autel est dépouillé,
Le payé tout brisé, le toit sans couverture,
Les murs tout écroulés et tout couverts d'ordures.
Si quelque chose est propre en la Maison de Dieu,
C'est le banc de Madame ou du Seigneur du lieu.
On place, au lieu du Nom du Seigneur Immortel,
Les armes de Monsieur au milieu de l'autel ;
Le prêtre et le mulet portent ses armoiries,
L'un l'honore à l'autel, l'autre en ses écuries... "
(3)Les
reproches exprimés dans ce cantique expliquent, pour une part
certaine, la profonde rancune dont fut l'objet le Père de Montfort,
et l'interdit jeté plus tard sur son Calvaire.
L'église de Campbon, par exemple, ressemblait plus à une
grange qu'à un lieu de culte. Et, comme dans toute la région,
l'usage d'y enterrer les morts avait fait de sa nef un véritable
champ. Alors, un matin, le missionnaire mobilisa les hommes de la paroisse
et leur proposa d'enlever séance tenante, toutes ces pierres
tombales. Ce qui fut fait. Mais, parmi ces tombes, se trouvaient celles
des Seigneurs de Coaslin, Seigneurs du lieu. D'où scandales,
disputes, et même menaces et tentative de mort. D'où enfin
cette rancune à la mémoire longue dont le Calvaire de
Pont-Château fera les frais...
***
(4)Le Père de Montfort ouvrit
la mission de Pont-Château au début d'Avril 1709. Et elle
dut se clôturer le 1er Mai.
Et c'est vers la fin de cette mission qu'il fit connaître son
projet d'ériger, dans les environs, un Calvaire monumental. Un
projet qu'il portait en lui depuis son séjour au Mont-Valérien,
près de Paris, durant l'hiver 1703-1704. Dans ce but, il conservait
précieusement, dans ses " bagages de mission ", un
grand Christ en bois, de sept pieds de haut (soit environ deux mètres),
oeuvre d'un artisan de Saint-Brieuc, et auquel il avait sans doute lui-même
travaillé. Ce Christ, astucieusement mis à l'abri des
destructions révolutionnaires de 1793, existe toujours. Il est
maintenant conservé dans la petite chapelle qui se trouve au
pied du Calvaire.
LE
CHANTIER
Le missionnaire semble avoir eu d'abord le projet d'ériger ce
Calvaire sur la Lande de Crévy, près de Sainte-Reine,
à 8 Km de Pont-Château. Mais finalement, et peut-être
guidé par des signes mystérieux - on parle toujours de
colombes qui, par becquées, transportaient la terre fraîchement
remuée, de la Lande de Crévy jusqu'à celle de la
Madeleine - Montfort fixa son choix définitif sur cette Lande
de la Madeleine.
Les travaux commencèrent pour de bon en Octobre 1709. A tour
de rôle, les paroisses du voisinage venaient travailler sur cet
immense chantier. Plusieurs centaines de personnes y arrivaient chaque
matin, avec leurs outils rudimentaires et quelques provisions. Voici
la description qu'en donne l'Abbé Olivier, un des collaborateurs
du Père de Montfort en ces années-là: " J'ai
vu ordinairement, 400 à 500 personnes y travailler ensemble.
Les uns bêchaient la terre, d'autres la chargeaient, d'autres
la portaient dans des hottes. J'ai compté jusqu'à cent
paires de boeufs pour tirer les charrettes. J'ai vu retirer des douves
des pierres qui pesaient jusqu'à deux pipes de vin (soit environ
800 kilos). J'ai vu toutes sortes de gens travailler à ces terrassements:
des Messieurs, des Dames de qualité, et même des prêtres,
qui portaient la terre par dévotion. J'ai vu des peuples y venir
de tous cotés. Il y en avait même d'Espagne et des Flandres.
A la fin de la journée, on invitait tous ces travailleurs à
venir rendre leurs devoirs au Christ qui était dans une petite
grotte, qu'une simple chandelle éclairait ".
Tout en continuant de prêcher les missions, à Missillac
et ailleurs, le Père de Montfort venait chaque semaine visiter
le chantier et encourager ses travailleurs.
On raconte, encore maintenant, comment il se faisait " mendiant
", allant de chaumière en chaumière demander du pain
pour son monde. Parfois, il était éconduit. Plus souvent,
il était bien reçu. Mais, par ce temps de disettes - sécheresse,
gel et inondations se succédèrent en ces années-là,
et de plus, la France était en guerre avec l'Angleterre - on
craignait parfois de manquer. Et c'est ainsi que l'on raconte également
comment le pain, denrée si rare et si précieuse, se multipliait,
par exemple dans la bûche de Jeanne Guigan, à la ferme
de la Viauderie, sur la route de Crossac. On dit encore que de nombreux
miracles s'accomplissaient autour du chantier du Calvaire. Il en a été
dressé une liste de plus de 150. On dit enfin que la Vierge Marie,
conversant avec son serviteur, y fut aperçue quelquefois par
quelques âmes privilégiées.
L'INTERDIT
La Bénédiction solennelle du Calvaire avait été
fixée au 14 Septembre 1710, jour de l'Exaltation de la Sainte
Croix. Dès le 13 au soir, les pèlerins affluaient de partout,
y compris des diocèses voisins, de Rennes et de Vannes. Même
le vieux papa du missionnaire était venu à petites journées.
Ces 20.000 fidèles allaient camper et veiller toute la nuit.
Et quatre missionnaires avaient été mobilisés pour
les aider a prier.
Or, au soir de ce 13 Septembre, vers 4 heures, un curé voisin
arriva, porteur d'un écrit de Mgr Gilles de Beauvau, évêque
de Nantes, qui interdisait de procéder à la bénédiction
du Calvaire. Aussitôt, le Père de Montfort se met en route
pour Nantes, voulant tenter de s'expliquer de vive voix avec l'évêque.
Mais Mgr de Beauvau ne put que donner au missionnaire connaissance de
l'Interdit, qui était venu de Versailles suite aux dénonciations
qui y avaient été portées.
Voici un extrait de cet Interdit : " Sa Majesté - il s'agit
de Louis XIV - ayant su que ce Calvaire était propre à
donner asile à des gens de mauvaise volonté plutôt
qu'à entretenir la dévotion du peuple, m'a ordonné
de vous écrire que tout ce qui a été fait soit
détruit, les fossés comblés, les croix et autres
figures supprimées ".
La réaction à peu près immédiate, du Père
de Montfort, se résume en cette phrase: " Dieu soit béni
! Je n'ai jamais songé à ma gloire, mais à la sienne.
J'espère qu'il me recevra avec la même faveur que si j'avais
réussi... " Ce qu'apprenant, Mgr de Beauvau dit à
son Vicaire Général M. Barrin qui était un ami
du missionnaire : " Cet homme est un saint, ou un fieffé
hypocrite ! ".
LA
DESTRUCTION
Bientôt, on vit arriver a Pont-Château, une compagnie de
soldats, sous les ordres du Commandant de l'Espinasse. Celui-ci réquisitionna
environ 500 paysans, et les somma d'abattre les croix et de niveler
le terrain. Ils résistèrent plusieurs jours. Pour les
faire céder, le Commandant menaça de faire scier les croix
par ses soldats. Craignant alors de voir leur Christ brisé, les
travailleurs se mirent à descendre, avec précaution et
respect, l'image de leur Sauveur, et l'emportèrent en lieu sûr,
ainsi que les autres statues.
Ensuite, le reste de la démolition traîna en longueur.
Après trois mois, la montagne était à demi rasée
seulement ; et on en resta la...
LES ETAPES DE LA RESTAURATION
Toutes les entreprises concernant la restauration du Calvaire furent
des aventures dignes de la première construction conduite par
le Père de Montfort : fondées sur une foi audacieuse,
et réalisées par des foules de travailleurs bénévoles,
qui venaient, d'un seul élan, servir une grande cause, donner
le témoignage de leur foi, et approfondir cette foi dans la réflexion
et la prière, autour de ce travail.
Une
première tentative
En 1747, les Pères Mulot et Audubon, successeurs du Père
de Montfort, qui était mort en 1716, prêchaient à
nouveau une mission à Pont-Château. Le Père Mulot
laissa quelque temps le Père Audubon sur place, afin de relever
le Calvaire. Les gens répondent avec enthousiasme. Mais le Père
Audubon se heurte aux mêmes difficultés que le Père
de Montfort 37 ans plus tôt. Sur opposition de M. de Menou, Commandant
de la place de Nantes, les travaux doivent être suspendus, et
la bénédiction du Calvaire, est faite " en cachette
et sans solemnité ", disent les archives.
Une
seconde tentative
En 1783-84, encore à l'occasion d'une mission prêchée
par les fils du Père de Montfort à Pont-Château,
on procède à quelques travaux, et on plante trois croix.
Mais une nuit de 1793, le Calvaire est saccagé, la chapelle de
la Madeleine incendiée, les croix et les statues sont brûlées.
Par bonheur, le Christ du Père de Montfort est caché à
Saint-Laurent-sur-Sèvre depuis 1748, et échappe donc à
la destruction. Ce qui nous vaut de l'avoir encore aujourd'hui.
Cependant, dès 1803, des mains pieuses viennent à nouveau
dresser au Calvaire trois modestes croix, en attendant mieux...
La grande
restauration de l'Abbé Gouray
En 1821, le Curé de Pont-Château est l'abbé Gouray,
enfant de Sainte-Reine, et prêtre réputé très
zélé. Il entreprend alors d'immenses travaux, qui feront
de la butte, à quelques mètres de hauteur près,
presque ce qu'elle est aujourd'hui. Il mobilise ses paroissiens, qui
fourniront 21.925 journées de travail. Et, le 23 Septembre 1821,
Monseigneur d'Andigné, évêque de Nantes, vint bénir
solennellement le Calvaire enfin restauré et achevé.
La prise
en charge du Calvaire par les Pères Montfortains
C'est
en 1863 que Mgr Jacquemet, évêque de Nantes, demande aux
fils du Père de Montfort de venir demeurer au Calvaire et d'y
animer les pèlerinages, de plus en plus importants. Ils s'y établissent
le 29 Août 1865, précédés par quelques Frères
de leur Institut.
La Chapelle du Pèlerinage est bâtie ensuite, et bénie
en Avril 1873. Le Père de Montfort est béatifié
le 22 Janvier 1888 par Léon XIII.
Et les Pèlerinages au Calvaire se développent, alors qu'une
voix, à la Chambre des Députés, avait pourtant
déclaré: " Les pèlerinages ne sont plus dans
nos moeurs ! ".
D'ailleurs, le Seigneur semble semer les miracles sur la Lande de la
Madeleine. Quelques exemples :
- C'est Anne-Marie Gauthier, épouse Pabreuf et mère de
six enfants, du village de Lanoë, en Pont-Château, percluse
de tous ses membres, qui est guérie instantanément au
retour d'un pèlerinage au Calvaire. Dès le lendemain,
elle part faire son marché!
- C'est une jeune fille de Crossac, Stéphanie Corbillé,
condamnée par cinq médecins et dont le cas est désespéré,
son estomac ne supportant plus rien, qui veut à tout prix être
transportée au Calvaire. On dépose alors Stéphanie
devant l'autel où se trouvent les reliques du Bienheureux. Au
terme d'une longue prière, elle se lève, va baiser le
reliquaire, et, soudain, se tournant vers ses parents et ses compagnes,
elle déclare : " Je suis guérie! " Et c'est
vrai... Plus tard, entrée dans la Congrégation de la Sagesse,
elle se dévouera pendant trentetrois ans au service des malades...
La
grande étape du Père Jacques Barré
Le Père Jacques Barré sera supérieur des missionnaires
du Calvaire pendant 25 ans: de 1888 à 1913. Dès son arrivée,
il appelle des volontaires de tous les environs, à plusieurs
lieues à la ronde, pour travailler au développement du
Pèlerinage. Chaque jour en amène de nouveaux, dont les
noms sont enregistrés sur le " Livre d'Or". C'est grâce
à leur travail que l'ensemble du Pèlerinage acquiert son
visage actuel. On plante des arbres. On construit grottes et monuments.
La seule énumération de ces travaux est suffisamment éloquente
par elle-même :
1891 : bénédiction de la Scala Sancta ;
- 1895 : surélévation du Calvaire, et grotte d'Adam ;
- 1899 : mise en place des groupes du Chemin de Croix ;
- 1902 : Grotte de Bethléem et Grotte de l'Agonie ;
- 1905 : Nazareth, et la Visitation ;
- 1913: Groupe de l'Ascension...
...
et celle du Père Henri Daniel
Le Père Henri Daniel fut Directeur du Pèlerinage de 1928
a 1943. C'est lui qui fit construire le " Temple de Jérusalem",
à la fois si évocateur, par ses grandes fresques évangéliques,
et si utile pour les grands rassemblements. Il réalisa également
le " Cénacle", ainsi que la " Nouvelle Visitation
", avec leurs fresques et enfin, dans la petite chapelle du Calvaire,
il fit courir sur les murs des fresques relatant divers épisodes
de la vie du Père de Montfort.
Une
apothéose: La Canonisation du Père de Montfort
C'était le 20 Juillet 1947. Le Pape Pie XII proclama solennellement
la Sainteté du Serviteur de Dieu Louis-Marie Grignon de Montfort.
Durant toute l'année qui suivit, des fêtes furent organisées
un peu partout dans le monde chrétien en l'honneur du nouveau
Saint. Au Calvaire en Juin 1948, un Triduum rassembla près de
200.000 personnes. Il était présidé par le Nonce
Apostolique en France, Mgr Roncalli, le futur Pape Jean XXIII, qui tout
heureux, déclarait: " En contemplant cette foule, on se
croirait à Rome, Place Saint-Pierre, un jour de Pâques.
"...
Et... c'est vrai: c'est Pâques tous les jours, depuis 1709, sur
la Lande de la Madeleine.
A.D.
Pèlerinages
à date fixe :
- Vendredi-Saint (Chemin de Croix a 15 h.).
- Lundi de la Pentecôte (Journée d'Amitié).
- 1er Dimanche de Juillet (pèlerinage des malades et handicapés).
- 15 août : pèlerinage de l'Assomption.
- Les dimanches de septembre (pèlerinages d'Automne).
Durant les mois de Juillet-Août, des jeunes (17-25 ans) accueillent
et guident les visiteurs tout en se réservant du temps pour la
réflexion, la prière et aussi la détente.
Pour
tous renseignements :
MISSIONNAIRES MONTFORTAINS
Le Calvaire
44160 PONT-CHÂTEAU
Tél. 02 40 45 60 54 |
Photos:
A. Thiébaut/S.A.E.P.
Imprimerie S.A.E.P. Ingersheim 68000 Colmar - Dépôt
légal 48 trim. 1984 - Imp. n° 1 255 |
1
- Chapelle du Pèlerinage
2 - Nazareth
3 - Temple de Jérusalem
4 - L'ancienne Visitation
5 - La nouvelle Visitation
6 - La Scala Sancta
7 - Menhir " Fuseau de la Madeleine "
8 - Le Chemin de Croix et ses 15 Stations
9 - Grotte de Bethléem
10 - Le Cénacle
11 - Le Sacré-Coeur
12 - Grotte d'Adam
13 - Sommet du Calvaire
14 - Résurrection (fin du Chemin de Croix)
15 - La Vieille Chapelle
16 - Le Moulin du Père de Montfort
17 - L'Ascension
18 - L'Assomption
19 - Grotte de l'Agonie
20 - Musée de la Mission |
21
- Maison des Montfortains
22 - Maison des Soeurs
23 - L'Hôtellerie.
< Parking
< RASSEMBLEMENT
et POINT DE DEPART POUR LA VISITE: (DEVANT L'HOTELLERIE (23).
< Route
"
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